Modifié le 02.12.24 — Les chercheurs ont un rôle très important à jouer dans notre société pour lutter contre la désinformation. Pour cela, ils doivent sortir de leurs laboratoires et apprendre à parler de leurs recherches au grand public. Pour les aider dans cette mission, plusieurs dispositifs ont été imaginés par les universités, dont le dernier en date a été développé à l’Université Paris Cité.
À la rentrée 2024, l’université Paris Cité a ouvert un programme à destination de ses enseignants-chercheurs et ses doctorants. Son but : leur apprendre à vulgariser les travaux scientifiques, de la source jusqu’à la diffusion des résultats, pour qu’ils puissent adapter leur discours à tous les publics. Le dispositif, basé sur le volontariat, a rapidement affiché complet.
On dit souvent que c’est le cordonnier qui est le plus mal chaussé. Mais on pourrait également parler du scientifique, qui est généralement le moins enclin à parler de ses recherches. Pourtant, savoir vulgariser ses travaux n’est pas seulement un enjeu pour le chercheur, c’est aussi une responsabilité qu’il a envers la société.
Puisque les découvertes scientifiques influencent notre quotidien, le chercheur doit pouvoir les expliquer avant qu’elles ne soient mal interprétées et ne fassent naître un sentiment de défiance auprès d’un public non averti. Ce constat est d’autant plus vrai dans un contexte qui voit se multiplier les fausses informations sur les réseaux sociaux.
Les techniques de vulgarisation et de communication font désormais partie des compétences attendues des chercheurs. De leur côté, les universités ont la mission de mettre en place des dispositifs pour répondre à ce besoin : c’est ce que propose dorénavant l’université Paris Cité.
À travers son nouveau programme de formations à la vulgarisation, l’université Paris Cité s’engage contre la désinformation en favorisant l’accès aux expertises de ses chercheurs, qui ont la responsabilité de les partager pour le bien commun, et de contribuer à éclairer le débat public. L’université a pensé ce programme, associant communication et formation, comme une véritable valeur ajoutée au parcours académique des doctorants et leur permet de valider des heures de formations doctorales obligatoires dans leur parcours. Les formations destinées aux enseignants-chercheurs sont elles aussi valorisées et présentent dans le plan de développement des compétences porté par la direction des ressources humaines.
La question de la formation des chercheurs à la vulgarisation n’est pas nouvelle. En 2001, l’université de Bourgogne lançait L’Expérimentarium, un programme inédit en Europe, pour rapprocher les chercheurs et le grand public. Le dispositif forme les doctorants à la vulgarisation scientifique afin de leur offrir les clefs pour adapter leur discours lorsqu’ils évoquent leur sujet de recherche. Une fois préparés, les futurs chercheurs sont invités à s’exprimer lors de rencontres parfois insolites devant un public diversifié.
De nombreuses autres initiatives ont vu le jour avec la mise en place en 2021 de la politique publique dédiée au développement du dialogue entre sciences, recherche en société, notamment par les universités labelisées « Science avec et pour la société » (SAPS) par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.